Thanatographie d’Étienne Dolet : spéculer sur la liberté en traduction, la Modernité et la crainte de mourir

Comme l’indique son titre, cet article propose de raconter non pas la vie, mais la mort d’Étienne Dolet, humaniste du XVIe siècle, accusé d’impiété et condamné au bûcher par un tribunal de l’Inquisition. L’acte d’accusation tient sa preuve d’une « mauvaise » traduction d’un dialogue erronément attri...

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Autor principal: René Lemieux
Formato: article
Lenguaje:FR
Publicado: Érudit 2016
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Acceso en línea:https://doaj.org/article/309ce85229c74f088194f21af8bcbfdb
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spelling oai:doaj.org-article:309ce85229c74f088194f21af8bcbfdb2021-12-02T01:30:53ZThanatographie d’Étienne Dolet : spéculer sur la liberté en traduction, la Modernité et la crainte de mourir1929-090Xhttps://doaj.org/article/309ce85229c74f088194f21af8bcbfdb2016-03-01T00:00:00Zhttp://revuecygnenoir.org/numero/article/dolet-liberte-traductionhttps://doaj.org/toc/1929-090XComme l’indique son titre, cet article propose de raconter non pas la vie, mais la mort d’Étienne Dolet, humaniste du XVIe siècle, accusé d’impiété et condamné au bûcher par un tribunal de l’Inquisition. L’acte d’accusation tient sa preuve d’une « mauvaise » traduction d’un dialogue erronément attribué à Platon, l’Axiochus, qui se veut un écrit consolant un homme gravement malade à l’approche de la mort. L’erreur de Dolet se situerait dans trois mots en trop (« rien du tout ») dans un argument visant à montrer que la mort n’est rien (« après la mort, tu ne seras plus rien du tout ») et qui serait la preuve que Dolet ne croyait pas – ou ferait croire que Platon ne croyait pas – en l’immortalité de l’âme après la mort. Dans ce jeu du texte en traduction entre l’auteur, le traducteur et l’Inquisition, l’article veut faire de cette anecdote le contre-exemple des normes enseignées et pratiquées dans le domaine de la traduction encore aujourd’hui. La manière de traduire de Dolet était perçue par l’Inquisition comme la continuation de ce qui se faisait avant la Modernité : le texte en sciences (naturelles ou humaines) était un matériau que le traducteur ou la traductrice pouvait et devait réécrire au regard des nouvelles connaissances de son temps. La Modernité serait donc un moment de rupture en traduction en créant une fonction « traducteur », non seulement entre la liberté et la contrainte, mais surtout entre l’autorité de l’auteur et la subordination de la traduction. L’article propose de comprendre cette fonction « traducteur » comme la conséquence de la crainte de mourir pour des idées – surtout les idées d’un autre.René LemieuxÉruditarticleTranslation StudiesHistory of TranslationTranslationTraductologieTraductionHistoire de la traduction et Etienne DoletlibertéPhilosophy (General)B1-5802Social sciences (General)H1-99FRCygne Noir, Iss 4 (2016)
institution DOAJ
collection DOAJ
language FR
topic Translation Studies
History of Translation
Translation
Traductologie
Traduction
Histoire de la traduction et Etienne Dolet
liberté
Philosophy (General)
B1-5802
Social sciences (General)
H1-99
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liberté
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René Lemieux
Thanatographie d’Étienne Dolet : spéculer sur la liberté en traduction, la Modernité et la crainte de mourir
description Comme l’indique son titre, cet article propose de raconter non pas la vie, mais la mort d’Étienne Dolet, humaniste du XVIe siècle, accusé d’impiété et condamné au bûcher par un tribunal de l’Inquisition. L’acte d’accusation tient sa preuve d’une « mauvaise » traduction d’un dialogue erronément attribué à Platon, l’Axiochus, qui se veut un écrit consolant un homme gravement malade à l’approche de la mort. L’erreur de Dolet se situerait dans trois mots en trop (« rien du tout ») dans un argument visant à montrer que la mort n’est rien (« après la mort, tu ne seras plus rien du tout ») et qui serait la preuve que Dolet ne croyait pas – ou ferait croire que Platon ne croyait pas – en l’immortalité de l’âme après la mort. Dans ce jeu du texte en traduction entre l’auteur, le traducteur et l’Inquisition, l’article veut faire de cette anecdote le contre-exemple des normes enseignées et pratiquées dans le domaine de la traduction encore aujourd’hui. La manière de traduire de Dolet était perçue par l’Inquisition comme la continuation de ce qui se faisait avant la Modernité : le texte en sciences (naturelles ou humaines) était un matériau que le traducteur ou la traductrice pouvait et devait réécrire au regard des nouvelles connaissances de son temps. La Modernité serait donc un moment de rupture en traduction en créant une fonction « traducteur », non seulement entre la liberté et la contrainte, mais surtout entre l’autorité de l’auteur et la subordination de la traduction. L’article propose de comprendre cette fonction « traducteur » comme la conséquence de la crainte de mourir pour des idées – surtout les idées d’un autre.
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