L’institutionnalisation du militantisme acadien au Nouveau-Brunswick

Ce texte analyse l’institutionnalisation du mouvement pour l’avancement de la reconnaissance du français et du peuple acadien dans la province du Nouveau-Brunswick au Canada. Les Acadiens, francophones de cette province, représentent environ le tiers de la population. Ils ont acquis avec le...

Descripción completa

Guardado en:
Detalles Bibliográficos
Autor principal: Michelle Landry
Formato: article
Lenguaje:FR
Publicado: Université Jean Moulin - Lyon 3 2020
Materias:
P
Acceso en línea:https://doaj.org/article/7adc063ce0994b44ab857ea9006575d7
Etiquetas: Agregar Etiqueta
Sin Etiquetas, Sea el primero en etiquetar este registro!
Descripción
Sumario:Ce texte analyse l’institutionnalisation du mouvement pour l’avancement de la reconnaissance du français et du peuple acadien dans la province du Nouveau-Brunswick au Canada. Les Acadiens, francophones de cette province, représentent environ le tiers de la population. Ils ont acquis avec le temps des institutions, des droits linguistiques et des garanties constitutionnelles. L’objectif de ce texte est de montrer la trajectoire de l’institutionnalisation de ce mouvement pour jeter un éclairage sur l’effet structurant du rapport à l’État fédéral. Trois périodes d’actions collectives sont dégagées afin de cerner ce processus. La première période est marquée par le début de la création d’organisations vouées à la défense et la promotion des intérêts acadiens. Ensuite, l’on assistera au rapprochement de l’État fédéral en raison du contexte linguistique et du début des programmes de subvention au sortir d’une période caractérisée par des contestations plus visibles et vocales. Enfin, il se produira une imbrication des organisations du mouvement social aux processus de gouvernance horizontale au sein même de l’appareil gouvernemental, ainsi qu’une judiciarisation de l’action politique. Le regard macrosociologique offert dans ce texte montre que ce mouvement s’est développé selon son contexte. Le répertoire d’action a correspondu en grande partie à la norme et aux attentes de chaque contexte politique et historique. Ce texte montre par ailleurs qu’en institutionnalisant la lutte pour la reconnaissance des minorités francophones du pays au sein de l’appareil fédéral, les associations francophonistes se sont munies de ressources et elles ont obtenu une reconnaissance et un accès privilégié aux canaux du pouvoir public. Ce cas illustre de manière exemplaire le fait que les mouvements sociaux ne sont rarement complètement hors du champ étatique. Il rend compte des rapports complexes entre le gouvernement du Canada, le gouvernement d’une province et les minorités francophones qui sont installés sur ces territoires depuis bien avant la fondation du pays. Ce texte renforcera ainsi non seulement la pertinence de concevoir l’action politique des francophones du Canada en situation minoritaire comme des mouvements sociaux, mais jettera un éclairage sur le développement du mouvement acadien, au départ un mouvement nationaliste devenu progressivement un mouvement de défense de droits hautement institutionnalisé et professionnalisé.