La laïcité : principe de liberté ou politique discriminatoire ?

Nous tentons dans ce travail de montrer que la notion de laïcité est polysémique. Un regard rétrospectif sur son histoire conforte dans l’idée qu’elle revêt des sens variés en fonction des époques et des contextes ; qu’elle ne revêt pas un sens unique et uniforme dans toute l’histoire de la...

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Autor principal: Gabin Kenko Djomeni
Formato: article
Lenguaje:FR
Publicado: Université Jean Moulin - Lyon 3 2021
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Acceso en línea:https://doaj.org/article/bb48034e73214ca4b055bfb048e163a3
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spelling oai:doaj.org-article:bb48034e73214ca4b055bfb048e163a32021-11-29T09:00:19ZLa laïcité : principe de liberté ou politique discriminatoire ?2556-194410.35562/rif.1265https://doaj.org/article/bb48034e73214ca4b055bfb048e163a32021-06-01T00:00:00Zhttps://publications-prairial.fr/rif/index.php?id=1265https://doaj.org/toc/2556-1944 Nous tentons dans ce travail de montrer que la notion de laïcité est polysémique. Un regard rétrospectif sur son histoire conforte dans l’idée qu’elle revêt des sens variés en fonction des époques et des contextes ; qu’elle ne revêt pas un sens unique et uniforme dans toute l’histoire de la pensée ; qu’elle est même une notion dont la pratique a précédé l’existence même de la notion. Ce qui de toute évidence en rajoute à la difficulté de la définir, puisque, au fond, il apparaîtra bientôt dans le corps de ce travail qu’elle a bien des contenus spécifiques selon les lieux, les contextes et les périodes plutôt qu’un sens précis universalisable de fait et de droit. De la sorte, les prétentions des modernes de fonder un humanisme laïc dans le sens de l’universalité comme si toutes les sociétés humaines vivaient en fonction des mêmes rites, des mêmes religions et des mêmes croyances se seront vites éprouvées en leur limite comme jadis, au Moyen-Âge, la volonté martiale du pouvoir pontificale s’était aussi éprouvée en ses propres limites quand elle avait exprimé la prétention de rallier les peuples païens à la religion chrétienne. De même alors qu’une telle volonté de conversion par le glaive a fait du Moyen-Âge, à bien des égards, une période sombre de l’histoire à laquelle on ne se réfère la plupart du temps que négativement, et ce indépendamment de son apport majeur dans l’histoire des sciences et des techniques, de même encore, la modernité court le risque de se voir sombrer dans le même délire que ce Moyen-Âge si elle ne reconvertit pas son regard désastreux sur la nature de ses rapports entre le spirituel et le temporel. Il s’agira pour nous de cerner au-delà de ce flux polysémique la signification réelle de la laïcité pour nous qui sommes situés à la confluence de deux époques, à savoir la modernité et la contemporanéité postmoderne. Par-delà cette intuition purement intellectuelle du sens de la laïcité, il s’agira aussi pour nous de montrer que l’homme n’est jamais tant malheureux que quand il est livré à lui-même ; que la raison humaine a cette fâcheuse tendance à faire croire à l’homme qu’il est lui-même Dieu ; que le lieu du sens que propose le théologico-éthique est bon gré mal gré indissociable du lieu du bon sens du temporel humain ; que l’éthique laïque à elle seule serait malgré toute sa dose de « bonne volonté » incapable de fonder le bonheur de l’homme ainsi que la paix sociale ; que la prise en compte symbiotique des deux ordres - le religieux/spirituel et le politique/temporel en l’occurrence - est un impératif pour le bonheur de l’homme et la survie de l’humanité en proie au désenchantement.Gabin Kenko DjomeniUniversité Jean Moulin - Lyon 3articleLanguage and LiteraturePFRRevue Internationale des Francophonies, Iss 9 (2021)
institution DOAJ
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Gabin Kenko Djomeni
La laïcité : principe de liberté ou politique discriminatoire ?
description Nous tentons dans ce travail de montrer que la notion de laïcité est polysémique. Un regard rétrospectif sur son histoire conforte dans l’idée qu’elle revêt des sens variés en fonction des époques et des contextes ; qu’elle ne revêt pas un sens unique et uniforme dans toute l’histoire de la pensée ; qu’elle est même une notion dont la pratique a précédé l’existence même de la notion. Ce qui de toute évidence en rajoute à la difficulté de la définir, puisque, au fond, il apparaîtra bientôt dans le corps de ce travail qu’elle a bien des contenus spécifiques selon les lieux, les contextes et les périodes plutôt qu’un sens précis universalisable de fait et de droit. De la sorte, les prétentions des modernes de fonder un humanisme laïc dans le sens de l’universalité comme si toutes les sociétés humaines vivaient en fonction des mêmes rites, des mêmes religions et des mêmes croyances se seront vites éprouvées en leur limite comme jadis, au Moyen-Âge, la volonté martiale du pouvoir pontificale s’était aussi éprouvée en ses propres limites quand elle avait exprimé la prétention de rallier les peuples païens à la religion chrétienne. De même alors qu’une telle volonté de conversion par le glaive a fait du Moyen-Âge, à bien des égards, une période sombre de l’histoire à laquelle on ne se réfère la plupart du temps que négativement, et ce indépendamment de son apport majeur dans l’histoire des sciences et des techniques, de même encore, la modernité court le risque de se voir sombrer dans le même délire que ce Moyen-Âge si elle ne reconvertit pas son regard désastreux sur la nature de ses rapports entre le spirituel et le temporel. Il s’agira pour nous de cerner au-delà de ce flux polysémique la signification réelle de la laïcité pour nous qui sommes situés à la confluence de deux époques, à savoir la modernité et la contemporanéité postmoderne. Par-delà cette intuition purement intellectuelle du sens de la laïcité, il s’agira aussi pour nous de montrer que l’homme n’est jamais tant malheureux que quand il est livré à lui-même ; que la raison humaine a cette fâcheuse tendance à faire croire à l’homme qu’il est lui-même Dieu ; que le lieu du sens que propose le théologico-éthique est bon gré mal gré indissociable du lieu du bon sens du temporel humain ; que l’éthique laïque à elle seule serait malgré toute sa dose de « bonne volonté » incapable de fonder le bonheur de l’homme ainsi que la paix sociale ; que la prise en compte symbiotique des deux ordres - le religieux/spirituel et le politique/temporel en l’occurrence - est un impératif pour le bonheur de l’homme et la survie de l’humanité en proie au désenchantement.
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