Les champs de perceptions de la neutralité chrétienne des Témoins de Jéhovah au Cameroun : de la perception subversive à une perception civilisée d’un isolat identitaire (1938-2019)

Cette contribution vise à interroger les significations des itinéraires de la neutralité chrétienne du mouvement jéhoviste au Cameroun face à un État ouvertement laïc entre 1938, année de son implantation et 2019, année de la fin de l’étude. Le contexte camerounais colonial et postcolonial...

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Autor principal: Yvan Issekin
Formato: article
Lenguaje:FR
Publicado: Université Jean Moulin - Lyon 3 2021
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Acceso en línea:https://doaj.org/article/d9604c0010f34476a025c7ce8ab91725
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spelling oai:doaj.org-article:d9604c0010f34476a025c7ce8ab917252021-11-29T09:00:19ZLes champs de perceptions de la neutralité chrétienne des Témoins de Jéhovah au Cameroun : de la perception subversive à une perception civilisée d’un isolat identitaire (1938-2019)2556-194410.35562/rif.1284https://doaj.org/article/d9604c0010f34476a025c7ce8ab917252021-06-01T00:00:00Zhttps://publications-prairial.fr/rif/index.php?id=1284https://doaj.org/toc/2556-1944 Cette contribution vise à interroger les significations des itinéraires de la neutralité chrétienne du mouvement jéhoviste au Cameroun face à un État ouvertement laïc entre 1938, année de son implantation et 2019, année de la fin de l’étude. Le contexte camerounais colonial et postcolonial correspond en effet aux configurations d’une « co-manipulation » « de la religion par l’État et des structures étatiques » (Njoya, 2006) dans la régulation symbolique du système politique. La structuration d’un quasi concordat entre l’État et les religions dans le vécu local de la laïcité conduit à une hiérarchisation charismatique des cultes au Cameroun par une dialectique étatique de classement et de déclassement des confessions religieuses. C’est dans ces configurations qu’émerge la « neutralité chrétienne » dans une remise en question de cette régulation quasi concordataire des religions au Cameroun. Cette neutralité chrétienne se définit en effet, comme un retrait volontaire des Témoins de Jéhovah des « affaires politiques des nations du monde actuel » (Zion’s Watch Tower, 1882, 8). Elle regroupe un ensemble d’attitudes et de comportements politiques dépendant d’un apolitisme religieux. Celui-ci va du refus de l’allégeance aux emblèmes nationaux (drapeau, hymne national, etc.) à l’abstention lors des scrutins électoraux. La neutralité chrétienne ou apolitisme jéhoviste apparaît transversale aux phases alternées de dissolution et de reconnaissance de ce mouvement messianique par l’État au Cameroun Blanchard, 2008). Quelles sont les différentes perceptions de la neutralité chrétienne au Cameroun ? À l’aide de l’approche socio-historique (Noiriel, 2008) et de la sociologie pragmatique (Lemieux, 2018), nous avons identifié deux grandes perceptions dans les trajectoires de la neutralité chrétienne au Cameroun. Une perception subversive de l’apolitisme jéhoviste sera d’abord dominante au cours des périodes coloniale et monopartisane. Elle précédera une autre perception liée à la relégitimation de la neutralité chrétienne au cours de la période de démocratisation du système politique camerounais. Il ressort de cette analyse que la neutralité chrétienne au Cameroun est un comportement consenti individuellement et collectivement par les Témoins de Jéhovah en vue de la survie de ce mouvement dans un contexte laïc hostile.Yvan IssekinUniversité Jean Moulin - Lyon 3articleLanguage and LiteraturePFRRevue Internationale des Francophonies, Iss 9 (2021)
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Yvan Issekin
Les champs de perceptions de la neutralité chrétienne des Témoins de Jéhovah au Cameroun : de la perception subversive à une perception civilisée d’un isolat identitaire (1938-2019)
description Cette contribution vise à interroger les significations des itinéraires de la neutralité chrétienne du mouvement jéhoviste au Cameroun face à un État ouvertement laïc entre 1938, année de son implantation et 2019, année de la fin de l’étude. Le contexte camerounais colonial et postcolonial correspond en effet aux configurations d’une « co-manipulation » « de la religion par l’État et des structures étatiques » (Njoya, 2006) dans la régulation symbolique du système politique. La structuration d’un quasi concordat entre l’État et les religions dans le vécu local de la laïcité conduit à une hiérarchisation charismatique des cultes au Cameroun par une dialectique étatique de classement et de déclassement des confessions religieuses. C’est dans ces configurations qu’émerge la « neutralité chrétienne » dans une remise en question de cette régulation quasi concordataire des religions au Cameroun. Cette neutralité chrétienne se définit en effet, comme un retrait volontaire des Témoins de Jéhovah des « affaires politiques des nations du monde actuel » (Zion’s Watch Tower, 1882, 8). Elle regroupe un ensemble d’attitudes et de comportements politiques dépendant d’un apolitisme religieux. Celui-ci va du refus de l’allégeance aux emblèmes nationaux (drapeau, hymne national, etc.) à l’abstention lors des scrutins électoraux. La neutralité chrétienne ou apolitisme jéhoviste apparaît transversale aux phases alternées de dissolution et de reconnaissance de ce mouvement messianique par l’État au Cameroun Blanchard, 2008). Quelles sont les différentes perceptions de la neutralité chrétienne au Cameroun ? À l’aide de l’approche socio-historique (Noiriel, 2008) et de la sociologie pragmatique (Lemieux, 2018), nous avons identifié deux grandes perceptions dans les trajectoires de la neutralité chrétienne au Cameroun. Une perception subversive de l’apolitisme jéhoviste sera d’abord dominante au cours des périodes coloniale et monopartisane. Elle précédera une autre perception liée à la relégitimation de la neutralité chrétienne au cours de la période de démocratisation du système politique camerounais. Il ressort de cette analyse que la neutralité chrétienne au Cameroun est un comportement consenti individuellement et collectivement par les Témoins de Jéhovah en vue de la survie de ce mouvement dans un contexte laïc hostile.
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