« Who’s there ? »

Les pères sont les grands absents des livres de Gaines, hormis In My Father’s House, comme si ce roman publié en 1978 avait épuisé le sujet. A l’inverse, chez  Wideman le père reste un thème majeur même après que l’auteur y a consacré un long essai, Fatheralong. « Figure porte absence et présence »,...

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Autor principal: Jean-Pierre Richard
Formato: article
Lenguaje:EN
FR
Publicado: Association Française d'Etudes Américaines 2006
Materias:
E-F
Acceso en línea:https://doaj.org/article/d9a0e8d7322d410da4a8592c33a68941
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spelling oai:doaj.org-article:d9a0e8d7322d410da4a8592c33a689412021-12-02T10:15:38Z« Who’s there ? »1765-276610.4000/transatlantica.1039https://doaj.org/article/d9a0e8d7322d410da4a8592c33a689412006-05-01T00:00:00Zhttp://journals.openedition.org/transatlantica/1039https://doaj.org/toc/1765-2766Les pères sont les grands absents des livres de Gaines, hormis In My Father’s House, comme si ce roman publié en 1978 avait épuisé le sujet. A l’inverse, chez  Wideman le père reste un thème majeur même après que l’auteur y a consacré un long essai, Fatheralong. « Figure porte absence et présence », a écrit Pascal. Qu’elle s’inscrive en creux ou qu’elle imprime sa présence, la figure du père occupe une place centrale dans l’univers de ces deux auteurs qui revendiquent leur appartenance à la culture africaine-américaine. Chez l’un et chez l’autre, la question du père est indissociable de la question raciale. Mais chacun a sa combinatoire. Gaines commence par bâtir une tragédie familiale opposant un père et son fils considérés dans leur singularité individuelle ; ensuite seulement le conflit des personnes est rapporté à des causes d’ordre social, telles que l’esclavage. A l’inverse, Fatheralong impose d’abord une longue « méditation » sur la notion de « race », rejetée par l’auteur, avant d’invoquer le cas particulier d’un père et de ses fils. Toutefois cette différence dans l’approche — psychologique et raciale chez Gaines, philosophique et non-raciale chez Wideman — ne se révèle être, à l’examen des textes, qu’un mouvement apparent, à la surface des mots. Au fond, les deux œuvres n’affirment-elles pas que, s’agissant de la paternité, le subjectif l’emporte, même dans un contexte africain-américain, sur le collectif ? Autour de la question du père, et parfois en trompe-l’œil — entre absence et présence, entre responsabilité morale et déterminisme social — , Gaines et Wideman s’interrogent sur la place du sujet humain dans l’Histoire.Jean-Pierre RichardAssociation Française d'Etudes Américainesarticleslave traderacegeographyhistoryGaines Ernest J.politicsHistory AmericaE-FAmericaE11-143ENFRTransatlantica : Revue d'Études Américaines, Vol 1 (2006)
institution DOAJ
collection DOAJ
language EN
FR
topic slave trade
race
geography
history
Gaines Ernest J.
politics
History America
E-F
America
E11-143
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History America
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Jean-Pierre Richard
« Who’s there ? »
description Les pères sont les grands absents des livres de Gaines, hormis In My Father’s House, comme si ce roman publié en 1978 avait épuisé le sujet. A l’inverse, chez  Wideman le père reste un thème majeur même après que l’auteur y a consacré un long essai, Fatheralong. « Figure porte absence et présence », a écrit Pascal. Qu’elle s’inscrive en creux ou qu’elle imprime sa présence, la figure du père occupe une place centrale dans l’univers de ces deux auteurs qui revendiquent leur appartenance à la culture africaine-américaine. Chez l’un et chez l’autre, la question du père est indissociable de la question raciale. Mais chacun a sa combinatoire. Gaines commence par bâtir une tragédie familiale opposant un père et son fils considérés dans leur singularité individuelle ; ensuite seulement le conflit des personnes est rapporté à des causes d’ordre social, telles que l’esclavage. A l’inverse, Fatheralong impose d’abord une longue « méditation » sur la notion de « race », rejetée par l’auteur, avant d’invoquer le cas particulier d’un père et de ses fils. Toutefois cette différence dans l’approche — psychologique et raciale chez Gaines, philosophique et non-raciale chez Wideman — ne se révèle être, à l’examen des textes, qu’un mouvement apparent, à la surface des mots. Au fond, les deux œuvres n’affirment-elles pas que, s’agissant de la paternité, le subjectif l’emporte, même dans un contexte africain-américain, sur le collectif ? Autour de la question du père, et parfois en trompe-l’œil — entre absence et présence, entre responsabilité morale et déterminisme social — , Gaines et Wideman s’interrogent sur la place du sujet humain dans l’Histoire.
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