Apartheid et Israël-Palestine : enseignements et contresens d’une analogie

L’analogie entre l’apartheid et la situation en Israël-Palestine envahit les commentaires et les analyses. Elle prend cependant différentes formes. L’usage radical et systématique de l’analogie vise à condamner l’Etat d’Israël et le sionisme dans leur nature même. Cette approche infondée est aisémen...

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Autor principal: Frédéric Giraut
Formato: article
Lenguaje:DE
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Publicado: Unité Mixte de Recherche 8504 Géographie-cités 2004
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Acceso en línea:https://doaj.org/article/de13eff415b247babfe903ce68995cc1
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Sumario:L’analogie entre l’apartheid et la situation en Israël-Palestine envahit les commentaires et les analyses. Elle prend cependant différentes formes. L’usage radical et systématique de l’analogie vise à condamner l’Etat d’Israël et le sionisme dans leur nature même. Cette approche infondée est aisément réfutable par l’analyse comparée des deux systèmes politiques et sociaux, y compris la discrimination des Arabes israéliens par rapport à celle des non Blancs en Afrique du Sud de l’apartheid. L’usage conjoncturel à visée critique ou constructive de l’analogie s’applique quant à elle exclusivement au traitement des Territoires occupés par Israël et fait référence à la politique du « grand apartheid » et ses bantoustans. Bien que s’appuyant sur quelques éléments communs, cet usage de l’analogie ne résiste pas à une analyse technique et contextualisée des ingénieries territoriales et politiques. Là où le « grand apartheid » relevait d’un système politico-territorial profondément raciste mais de nature postcoloniale, la politique israélienne vis-à-vis des Territoires occupés et plus généralement le sionisme contemporain, apparaissent comme un nationalisme de pratique coloniale, au sens étroit du terme (primat de l’appropriation foncière et de l’annexion sur les autres formes de domination). Les perspectives de résolution du conflit font également l’objet d’approches comparatives qui s’intéressent à l’expérience sud-africaine. Là aussi l’analogie entre les deux situations offre peu de points communs sur lesquels s’appuyer pour concevoir les modalités d’un compromis géopolitique et d’une réconciliation. En revanche, le rapport renouvelé au territoire et à la souveraineté, esquissé à Genève, relève d’un post-sionisme territorial qui semble porteur de solutions.