Lutter contre l’ennemi interne : la longue histoire d’une obsession de la droite brésilienne
Cet article prétend explorer la généalogie, dans l’histoire brésilienne, d’une figure politique au fondement du régime autoritaire et répressif de 1964 : celle de l’ennemi interne. En effet, l’anticommunisme paranoïaque de la dictature, formalisé par les doctrines militaires de la Sécurité Nationale...
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Format: | article |
Langue: | EN FR PT |
Publié: |
Centre de Recherches sur les Mondes Américains
2016
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Sujets: | |
Accès en ligne: | https://doaj.org/article/e007c7c804ef48f7b636dab3350f1390 |
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Résumé: | Cet article prétend explorer la généalogie, dans l’histoire brésilienne, d’une figure politique au fondement du régime autoritaire et répressif de 1964 : celle de l’ennemi interne. En effet, l’anticommunisme paranoïaque de la dictature, formalisé par les doctrines militaires de la Sécurité Nationale et de la Guerre révolutionnaire, n’est que l’une des formes de cet imaginaire politique, enraciné de longue date dans la pensée conservatrice brésilienne. Selon cette représentation, la nation brésilienne est structurellement menacée de l’intérieur : menacée de sécessions territoriales, de divisionnisme politique (les factions et partis, auxquels s’oppose l’idéal d’unanimisme), de fragmentation ethnique (hantise de « l’africanisation » du Brésil à la fin du XIXe siècle, politiques indigénistes assimilationnistes). Dans les années 1930, alors que les masses populaires urbaines sont progressivement intégrées à la politique, cette logique d’inclusion/exclusion se cristallise sur le communisme. L’imaginaire de l’ennemi interne, source d’une profonde tradition de répression politique et d’une réticence durable à l’égard du pluralisme démocratique, est un élément fondamental du conservatisme brésilien. |
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