« Language was being » : à rebours du fantasme de l’être chez Kathy Acker

Dans cet article, je propose une analyse du fantasme ontologique comme objet du désir féminin dans My Mother: Demonology de Kathy Acker. En prenant comme prémisse le statut suspect de l’« être féminin », j’entends montrer comment Acker reprend et réinvestit les tropes des traditions philosophique et...

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Auteur principal: Laurence Pelletier
Format: article
Langue:FR
Publié: Érudit 2020
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Accès en ligne:https://doaj.org/article/ec1ba6b7f57e484c9f4aec025b64d1cc
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Description
Résumé:Dans cet article, je propose une analyse du fantasme ontologique comme objet du désir féminin dans My Mother: Demonology de Kathy Acker. En prenant comme prémisse le statut suspect de l’« être féminin », j’entends montrer comment Acker reprend et réinvestit les tropes des traditions philosophique et psychanalytique pour produire le possible ontologique du sujet féminin. Le phallus est considéré traditionnellement comme le signifiant privilégié de la différence sexuelle. Il détient un privilège épistémique masculin quant à l’« idéalisation originaire » de l’être. La nécessité de produire d’autres modes de subjectivation amène Acker à faire du sexe féminin le lieu de ce fantasme conceptuel. De fait, l’écrivaine parodie la prémisse psychanalytique qui lie la sexualité féminine au déni de son manque, reléguant l’être et l’énonciation du sujet féminin du côté de l’absence. Mettant en œuvre dans l’écriture un désir qui ne suit pas la logique métonymique et métaphorique phallogocentrique, mais convoquant plutôt un régime de sens qui obéit à la fonction littérale et matérielle du langage, Acker opère une transition de l’ordre symbolique à l’ordre sémiotique. L’être du sujet féminin devient ainsi l’objet d’un désir d’énonciation.