Quand l’opinion s’affiche, une affiche fait-elle l’opinion ?

L’affiche fait désormais partie des « allants-de-soi » pédagogiques ; elle doit cependant toujours être cadrée par un soigneux travail de contextualisation afin de ne pas la saturer de sens qu’elle n’aurait pas ou, au contraire, de sous-investir sa sémiologie jamais isolée. L’article envisage d’abor...

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Autor principal: Claude Robinot
Formato: article
Lenguaje:FR
Publicado: Association Paul Langevin 2011
Materias:
D
Acceso en línea:https://doaj.org/article/fbf032ffd3b8426ba491f6efc359a4c9
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Sumario:L’affiche fait désormais partie des « allants-de-soi » pédagogiques ; elle doit cependant toujours être cadrée par un soigneux travail de contextualisation afin de ne pas la saturer de sens qu’elle n’aurait pas ou, au contraire, de sous-investir sa sémiologie jamais isolée. L’article envisage d’abord trois affiches françaises concernant la politique d’emprunt pendant le premier conflit mondial. Leur diffusion est attestée, via les autorités départementales, même s’il est toujours délicat de connaître la densité de leur implantation. Elles témoignent clairement des états de l’opinion publique. En jouant sur la dramatisation, les stéréotypes de l’ennemi ou l’imaginaire historique (l’armée de l’an II), les premières affiches invitent à une mobilisation totale des Français. L’affiche de 1917 ne peut guère exalter un héroïsme désormais noyé dans les tranchées. En revanche, le retour au foyer constitue un horizon possible. L’article évoque enfin deux affiches allemandes de la Seconde Guerre mondiale. Les premières affiches cristallisaient le sentiment diffus d’une population française craignant l’ennemi, mais culpabilisant dans le bénéfice de ses secours. La seconde affiche, la célèbre Affiche rouge, illustre le basculement d’une opinion et le contretemps de la propagande : les résistants n’ont pas été perçus comme des terroristes, mais comme des libérateurs.